L’Institut François Mitterrand a posé 3 question à Bastien Nançoz, auteur de « François Mitterrand et la Suisse : une amitié européenne » et lauréat du Prix du Master 2020 de l’IFM.
– Quel est votre parcours ?
Bonjour, j’ai un diplôme de Master en études européennes de l’Université de Fribourg en Suisse, haute école bilingue qui se situe sur la frontière linguistique entre la suisse alémanique et la suisse romande.
Dans le cadre de mes études, j’ai rédigé mon mémoire sur François Mitterrand et la Suisse que j’ai ensuite publié aux Éditions Slatkine.
Ce travail de recherche est lauréat de deux Prix prestigieux en France : Le prix Jean-Baptiste Duroselle et le Prix de l’Institut François Mitterrand. Ce sont de belles récompenses.
Je me suis par la suite spécialisé en sciences de l’information et bibliothéconomie à l’Université de Zurich. Je poursuis actuellement une carrière dans l’administration fédérale suisse et je suis chef de service au sein de la bibliothèque principale de la Confédération et de l’Armée suisse.
– Pourriez-vous nous présenter votre ouvrage ?
Mon ouvrage propose une analyse de quatre voyages diplomatiques du président Mitterrand en Suisse, entre 1989 et 1993.
Il décrit les amitiés étonnantes que François Mitterrand a nouées avec la Suisse et ses dirigeants.
Lors de ces fréquents déplacements, Mitterrand souligne combien la Suisse est profondément européenne. Le président français s’illustre en « passeur d’Europe » par des discours profondément positifs et bienveillants envers la Suisse, en se fondant largement sur l’histoire partagée par la Suisse et la France.
Établir, grâce à mes recherches, que François Mitterrand a encouragé si ouvertement la Suisse à participer à la construction européenne au début des années 1990 est une démonstration inédite. C’est en cela que réside l’intérêt principal de mes recherches.
– Pourquoi s’intéresser aux relations franco-suisses ?
La Suisse et la France n’ont pas seulement une langue et des frontières communes : les deux pays voisins partagent une culture et une histoire qui revêtent une dimension véritablement européenne.
S’intéresser à l’âge d’or des relations franco-suisses sous la présidence de François Mitterrand, c’est montrer que les deux pays disposent d’une base solide pour engager un avenir européen commun.
Par l’analyse des relations franco-suisses, mon livre apporte une dimension nouvelle à la compréhension de l’autre, à l’acceptation de la différence, mais aussi à la nécessité pour la Suisse de comprendre ce que l’Europe a de grand en elle. Car comme le disait François Mitterrand « la Suisse ne se perdra pas dans projet européen. Elle y trouvera au contraire sa place, son rôle, et un surcroît de fécondité dans les actions dont le monde a besoin. »