Personne n’aurait pu croire, il y a dix ou douze ans, que cet inconditionnel du Général de Gaulle éprouverait un jour, comme il l’a dit lui-même, une “certaine tendresse” pour François Mitterrand.
C’est lorsqu’il entreprit d’écrire un parallèle entre le Président des années 1958-69 et celui des années 1981-95 (“Le Lion et le Renard”, publié en 1998 aux éditions du Rocher) que Pierre de Boisdeffre se découvrit, avec le second, des affinités qui n’étaient pas si différentes de celles qu’il avait, de longue date, avec le premier : un dévouement total au service de la République, qu’admirait le diplomate, une rare maîtrise de la langue française, qui ne pouvait laisser l’homme de lettres indifférent.
Pierre de Boisdeffre nous fit le plaisir, en janvier 1999, de participer au colloque “Changer la vie”. Il y présenta, sur “les parentés littéraires de François Mitterrand”, des observations remarquables dont il faudra se souvenir quand on voudra bien se mettre à l’étude des textes du Président. Membre de l’Association des amis de l’Institut François Mitterrand, il lui arrivait parfois de nous faire part de ses réflexions avec autant de simplicité que de gentillesse.
L’amitié de Pierre de Boisdeffre nous était précieuse, et c’est avec beaucoup de peine que nous avons reçu la nouvelle de sa mort, survenue le 23 mai dernier.