Le verbe et la plume
François Mitterrand doit nombre de ses succès politiques à ses éminentes qualités de tribun. À bien d'autres, ce talent aurait paru suffisant. Il n'empêche : le besoin d'écrire l'a constamment habité. Hésitation entre deux genres ? Recherche d'un prolongement, d'un affermissement de la pensée au moyen de l'écriture? Il est clair qu'il ne s'est jamais résolu à n'exister qu'à travers une seule de ces formes d'expression. «J'ai écrit ; j'ai beaucoup plus parlé. Sans doute parce que entre l'acte de penser et celui d'écrire il y a un immense fossé et que parler semble plus facile. Entre le moment où une pulsion nous pousse à écrire et celui où on écrit, la pensée se glace, les choses se figent et perdent de leur éclat. Toute la difficulté consiste à retrouver, par le travail et la réflexion, cet éclat. Cela n'est possible que dans la sérénité, la paix avec soi-même. »
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