Il y a bien des manières de faire parler les absents et les morts. La plus commune, qui touche parfois à l’imposture, est pratiquée par tous ceux, confidents réels ou supposés, suivants et suivantes, gens de maison, qui laissent subtilement entendre ou font bruyamment savoir qu’ils ont été les "interlocuteurs privilégiés" de celui dont ils rapportent les propos et déchiffrent les pensées.
On ne compte plus les interlocuteurs privilégiés de François Mitterrand ; gardons-nous de suivre leur exemple.Tout (...)
Plutôt que d’anticiper sur des options qu’il appartient au conseil d’administration de définir et que nos lecteurs découvriront dès la rentrée avec un éditorial d’Hubert Védrine, les rédacteurs de la Lettre ont pensé bien faire en consacrant ce numéro au congrès d’Epinay.
Le "congrès de l’unité socialiste" appartient désormais au passé ; il appartient à l’Histoire, "pour ne pas dire à la préhistoire", si je puis me permettre cet emprunt à François Hollande. C’est vrai ; mais il en est un des grands moments. Le (...)
L’histoire admettra sans doute, si elle n’est pas trop injuste, que de l’automne 1965 au printemps 1971 François Mitterrand aura, avec des fortunes diverses selon les moments, voué toute l’énergie, toute la foi et tout l’acharnement qu’il peut y avoir en un homme à la réalisation d’un grand dessein : l’unité de la gauche considérée dans son ensemble et le regroupement des diverses tendances du socialisme français et des courants qui s’en rapprochent le plus.
Le "congrès de l’unité socialiste" aurait pu et (...)
Extraits [...] Le mercredi suivant il restait à élire le premier secrétaire du parti. Alain Savary et Guy Mollet battus, j’étais normalement seul candidat. Je savourais ma victoire lorsque Augustin Laurent m’appela au téléphone.
Pierre, qu’est-ce que j’apprends ? Tu seras le premier secrétaire ? Ce n’est pas compatible avec ton engagement d’être premier adjoint à Lille, puis maire !
Il est vrai que, six mois auparavant, j’avais bel et bien accepté de me consacrer à ma tâche lilloise. Mais évidemment, (...)
Question : Au lendemain du congrès d’Epinay, un journal titrait : " Bal masqué ". Qu’en pensez-vous ?
Le congrès d’Epinay, nul ne peut le comprendre, si l’on ne se remémore pas les épisodes précédents. Il y a un paradoxe d’Epinay. Au cours de ces trois journées de juin 1971, c’est un congrès fondateur qui a eu lieu, un congrès qui a lancé cette aventure socialiste, ces dix années de bonheur jusqu’à la victoire de François Mitterrand. Et pourtant, ce congrès a été mal reçu. La presse du lendemain ne fut (...)
Cet opuscule, fruit d’une thèse universitaire, est consacré à une analyse des phénomènes de mémoire collective au sein d’un grand parti politique comme le parti socialiste. La mémoire du mitterrandisme, telle qu’elle s’est constituée dans les dernières années de son septennat, fournissait un terrain idéal pour une recherche de science politique sur un tel sujet.
L’auteur entend embrasser dans un même mouvement- et c’est ce qui fait l’originalité de sa démarche- la mémoire des principaux acteurs à travers (...)
Quand s’ouvre le congrès d’Epinay, aucune des composantes du Parti socialiste élargi à la C.I.R. n’est assurée de disposer d’une majorité. Les motions d’Alain Savary et de Jean Poperen (la gauche du N.P.S. d’Issy-les-Moulineaux) réunissent à elles deux 41 000 mandats environ, chiffre que n’atteint pas la réunion de la motion dite des "Bouches-du-Nord" (Pierre Mauroy et Gaston Defferre) et de celle des conventionnels (dite Mermaz-Pontillon).
Restait le C.E.R.E.S., dont les 7775 mandats (environ 8,5%) (...)