L’on entend beaucoup parler ces temps-ci de « rupture ». Il n’est donc pas sans intérêt de se remémorer celle du printemps 1981 pour faire quelques comparaisons.
François Mitterrand venait d’être élu en mai à la Présidence de la République. En juin, les électeurs envoyèrent à l’Assemblée nationale une majorité comme jamais la gauche n’en avait eue depuis la Libération, mais le Sénat demeurait hostile. Il le manifestera à satiété et l’opposition conservait des positions solides dans le patronat et parmi des (...)
Mao Zedong avait prévenu François Mitterrand sur l’avenir de la Chine dès 1961, lors de sa première visite dans ce pays. « Vous savez, nous sommes patients. On ne veut pas de nous, ici ou là ? Nous pouvons attendre dix ans, trente ans, cent ans. La Chine sera toujours la Chine. Elle ne sollicite rien. Dans cent ans, il sera moins aisé encore de l’ignorer ! Non, nous ne sommes pas pressés. Le temps est notre bon allié. (…) Nous avons quelques raisons d’être patients dans un monde qui, surtout en (...)
Lire la suiteIFM : Quels rapports entretenaient François Mitterrand avec la Chine avant d’être président ?
Jean-Marie Cambacérès : Je crois qu’il avait senti que c’était indispensable d’avoir des relations privilégiées avec la Chine. C’était un précurseur, comme Charles de Gaulle, et c’est sûrement pour cela qu’il est allé en Chine avant la reconnaissance du pays, en 1961. Il fallait y aller à ce moment là, c’était indispensable. L’Onu a reconnu la Chine en 1973, presque dix ans après la France. Nous étions précurseurs à (...)
À partir du congrès d’Epinay en 1971, « la rupture » est le maître-mot qui sous-tend la stratégie adoptée par les socialistes réunis autour de François Mitterrand. Celui-ci dans le discours qu’il prononce alors devant le congrès en fait même la ligne de partage intangible entre ce qui est socialiste et ce qui ne peut pas prétendre l’être. « Celui qui n’accepte pas la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, politique, cela va de soi, avec la société capitaliste, celui-là, je le (...)
Lire la suiteQue peut apporter l’analyse des messages laissés par des anonymes sur les registres de condoléances, à une étude portant sur l’ « image » de François Mitterrand ? Certes, dans le contexte consécutif au décès, d’unanimisme et de surexposition médiatique, des phénomènes de conformisme ou d’émotion artificiellement suscitée ne sont pas à exclure, mais on peut raisonnablement penser qu’ils demeurent minoritaires et que s’exprime ici principalement la voix des partisans, à l’exclusion des indifférents et des (...)
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