L’année 2006 a commencé avec l’émouvant rassemblement de Jarnac - le 9 janvier - et un mois marqué par des sondages mettant François Mitterrand à sa juste place, au plus haut des leaders politiques de la gauche, et des présidents de notre histoire récente. Ce n’est que justice, après tant d’attaques.
Ce jugement serein et rétrospectif des Français a réconforté et réjoui tous ceux, dont nous sommes, qui n’ont jamais cessé de juger exceptionnels la personnalité, le parcours politique et le bilan de l’ancien (...)
L’affaire du journal « Republica » représente sans doute un des paroxysmes de la crise que traverse alors le Portugal. Elle intervient au mois de mai 1975 dans un climat de tension extrême. François Mitterrand mit aussitôt l’opinion publique française devant ses responsabilités. La riposte des socialistes portugais, avec des manifestations importantes qui mettent en évidence une large adhésion des masses à leur projet, permet de dépasser une crise qui risque alors d’être fatale au processus (...)
Lire la suiteLe 23 mai dernier, Claude Estier, ancien sénateur, et Jean-François Mary ont rencontré Mario Soares, ancien Président de la République portugaise, pour évoquer avec lui les conditions dans lesquelles la démocratie s’est instaurée au Portugal.
Au moment des faits, Claude Estier était, auprès de François Mitterrand, Secrétaire national à la presse et directeur de « L’Unité », l’hebdomadaire du P.S.
Q - À quand remonte ta première rencontre avec François Mitterrand ?
Mario Soares - Poursuivi par la dictature (...)
En avril 1975, une délégation du Parti socialiste conduite par François Mitterrand s’est rendue à Moscou. Pendant deux jours, elle a eu avec les dirigeants soviétiques Mikhaël Souslov et Boris Ponomarev des entretiens sur de nombreux sujets. L’un de ces entretiens a porté sur la situation au Portugal. En voici la teneur, d’après les notes prises par Claude Estier.
François Mitterrand — En ce qui concerne le Portugal, l’analyse est complexe. D’une façon générale, il y a les anticommunistes et il y a (...)
Bien avant la « révolution des œillets », François Mitterrand avait déjà manifesté son vif intérêt pour la situation du Portugal. Il avait à de nombreuses reprises appelé de ses vœux, au sein de l’Internationale socialiste en particulier, à ce que tout soit mis en œuvre pour hâter la débâcle d’un régime inepte aux commandes depuis près d’un demi-siècle.
Il connaissait certes très bien ce pays pour s’y être rendu à plusieurs reprises mais, surtout, il avait eu l’occasion, lors de ses nombreuses rencontres avec (...)
“Comment allier le rêve et l’action ? L’action sans le rêve et même sans l’utopie ce n’est rien. mais l’utopie sans la capacité d’action, ce n’est pas grand-chose non plus”
Après avoir appuyé de tous ses moyens le mouvement vers la démocratie au Portugal, François Mitterrand est alors à Lisbonne, en 1976, au congrès du Parti socialiste portugais. C’est en ces termes qu’il salue et encourage Mario Soares et les socialistes portugais qui viennent d’accéder à des responsabilités gouvernementales après les (...)