François Mitterrand et la communication ? A priori ces termes sont antinomiques ! Pourtant nous y consacrons cette Lettre.
François Mitterrand est né en 1916. Il a vingt ans en 1936, 29 ans à la Libération. Sa formation est le reflet de son époque : le silence, la lecture, l’écriture, la conversation, la décantation réfléchie, la concentration intellectuelle, la maîtrise de la langue et de la parole, le choix rigoureux du terme exact. N’est-on pas là à l’exact opposé du cirque politico-médiatique (...)
Entretien avec Gérard Colé, conseiller à la Présidence de la république (1984-1991) Propos recueillis par Pierre-Emmanuel Guigo
– Comment en êtes-vous venu à travailler auprès de François Mitterrand ?
Dès l’enfance, mes parents m’ont aidé à prendre conscience du fait que la société était dure avec le peuple. Que les modestes croyaient au progrès et que les nantis voulaient conserver. Que pour me faire une place, je ne pourrais compter que sur mes moyens. Bon élève, je quittais pourtant le cursus sans me (...)
Pierre-Emmanuel Guigo est Agrégé d’histoire et doctorant à Sciences-Po Paris et chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique (CNRS)
Pendant la dernière campagne présidentielle, beaucoup d’analystes ont souligné la volonté délibérée de la part de François Hollande de mimer les faits et gestes de François Mitterrand, jusqu’à sa posture d’orateur lors des meetings. Jean-Luc Mélenchon n’a jamais caché lui non plus l’inspiration qu’il trouvait, dans son lyrisme notamment, chez l’ancien président (...)
Entre l’hyperprésidence et le président « normal », la communication semble avoir radicalement changé en cinq ans. Les conseillers en communication que l’on annonçait pourtant comme les « gourous » de la campagne ont été très discrets, le président-candidat a abandonné les éléments les plus « bling-bling » de son attitude pour tenter de construire une image de « père » (de la nation), avant d’être rattrapé par son retard dans les sondages et tenter un dernier coup de barre vers la droitisation. Le candidat (...)
Lire la suiteAu_lendemain du Congrès d’Epinay, en juin 1971, qui va faire de François Mitterrand le premier secrétaire du nouveau parti socialiste. Je suis nommé secrétaire national chargé de la presse et des relations avec les journalistes. La presse du parti, à ce moment, on en fait vite l’inventaire. Elle se résume à un petit bulletin assuré par Claude Fuzier depuis la disparition du « Populaire ».
François Mitterrand souhaite, comme beaucoup d’autres, que nous puissions disposer d’un véritable quotidien. Une (...)
Plantons le décor de ce rapide voyage dans cette décennie. Le contraste avec les années 60 est saisissant. L’unification des différentes forces de la gauche non communiste traverse bien des vicissitudes. Loin de suivre une parfaite ligne droite, allant de l’élection présidentielle de 1965 à la victoire de François Mitterrand en 1981, en passant par le Congrès d’Epinay en 1971, la réunion des différents courants est laborieuse. Les années 60 s’achèvent dans une tempête emportant avec elle tous les efforts (...)
Lire la suitePropos recueillis par Christophe Rosé et Georges Saunier
- Quels étaient les grands objectifs de la politique audiovisuelle mise en place dès 1981 ?
Le grand objectif de l’époque était tout simplement d’en finir avec le contrôle direct par l’Etat du système médiatique. Avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, c’est une ère médiatique nouvelle qui a commencé, marquée par l’ouverture des ondes radiophoniques en bande FM, et le déploiement d’une offre riche, diversifiée, souvent (...)